Spectaculaire et magistrale, l’œuvre intitulé L'Humanité entravée a nécessité près d'un an de travail.
Dans cette pièce monumentale, de nombreuses figures s'enchevêtrent dans une forêt de bois, de tissus recouverts d'un sable très fin, de terre, de métal rouillé et de pierres volcaniques.
L'interprétation des artistes face à ce travail de très grand format nous aide à sa compréhension.
Ici, le magma de matériaux composites représente la vie et toutes les difficultés qui en découlent. Les regards effrayés des êtres qui peuplent cette sculptures sont les miroirs de nos peurs et de nos névroses, matérialisées par des bêtes et des démons (reptiles aux dents cloutées et acérées) alors que des spirales ressemblant à des vortex aspirent l'énergie des Hommes.
La partie basse de l’œuvre évoque quant à elle la pesanteur de nos angoisses humaines. Le bois renvoie à l'os, la pierre de lave signale l'âme suspendue à un fil et le métal, plus discret, évoque les biens matériels.
Objets d'exorcisme, êtres magiques aux abdomens laissant apparaître des viscères métalliques, tour à tour protecteurs ou malveillants, les « créatures » de Ghyslaine et Sylvain STAËLENS ne laissent pas indifférents. Elles sont à la fois cousines lointaines d’œuvres tribales africaines ou d’Amérique Latine mais nous projettent aussi dans un nouvel opus de science-fiction à la Mad Max.
Vincent RIGOU-JOURJON – Directeur du Musée Labenche, Brive.